PELLENEC Anaïk

Formes courtes un recueil d'haikus de Anaïk PELLENEC

📖 Poésie
📅 jeudi, 21 mars 2019 21:39

Formes courtes. Et pourquoi pas haïku ? Parce que la forme de l’haïku respecte des règles strictes qui en font, outre leur évanescente beauté, des bijoux sertis dans une contrainte certes créative mais parfois scolastique. Tandis-que l’or et la pierre précieuse siéent particulièrement à certains doigts, d’autres doigts préfèrent l’argent et la pierre fine ou le bois et le fer ou tout autre matériau susceptible de dématérialiser le bijou au profit de l’intention de celui ou de celle qui le porte. Ainsi de dématérialiser l’œuvre au profit de son esprit.

C’est précisément dans cet esprit que l’auteure de Formes courtes, Anaïk Pellennec, (se) dévoile dans ce recueil autant d’instants fugaces que d’impressions à la fois fugitives et profondément authentiques. La légèreté de ses poèmes permet au lecteur de papillonner d’une œuvre à l’autre sans ennui grâce à leur puissance d’évocation sans que jamais aucun effet de style ne vienne en altérer la sincérité.

La grâce de Formes courtes c’est la grâce de l’auteure avant d’être celle de son style. Il y a tant d’implication personnelle et pourtant tant d’une discrète délicatesse. Formes courtes est une œuvre à boire.

L’Altérité

Extrait

Kazuo ISHIGURO Les vestiges du jour, une chronique d'Anaïk PELLENEC

📖 Chronique littéraire
📅 samedi, 24 mars 2018 20:10

En posant le livre que je nomme de mémoire « La promesse de l'aube » comme dans un inversement du temps, je m'interroge sur la source de la joie éprouvée à chaque lecture que j'en faisais.

Le thème traité ne m'intéresse pas, l'époque non plus, le personnage principal Stevens est aux antipodes de mon univers.

Alors quoi ?

La langue ? Je dirais oui car elle est savoureuse et semble fondre dans la bouche comme une caresse aussitôt lue, ouvrant des horizons. Jamais elle n'enferme le lecteur mais le laisse comme sur un palier choisir sa lecture. C'est pourtant une traduction.

Au delà de cette belle écriture suspendue, c'est sans aucun doute la compagnie de Stevens qui m'a tant plu, quoiqu'il ne soit ni avenant ni attirant, peut-être parce qu'il me donnait au fil des pages l'accès à son intériorité. Une intériorité étrange, peu intime, faite de règles et de morale professionnelle, d’une transparente honnêteté. Il dit en creux toutes les émotions. Et toute cette retenue créait un pont entre lui et moi ouvrant mon cœur à l'étranger.

Me conduisant à goûter l'empathie, sans doute est-ce ce goût de l'autre dans son unicité que j'ai aimé retrouver au fil de ces lignes fluides et délicates comme le vent sur la verdoyante campagne anglaise.

Kazuo ISHIGURO Le géant enfoui, une chronique d'Anaïk PELLENEC

📖 Chronique littéraire
📅 mercredi, 31 janvier 2018 19:49

Je suis entrée dans ce livre comme on entre dans les rêves, en ne sachant rien, sans attentes, juste avec l'envie de se laisser aller à lire comme on laisse le sommeil s'installer en nous. Bien m'en a pris, ce livre est un songe, aucun repère, les époques se mêlent les unes aux autres la réalité et les mythes sont si intimes qu'on ne sait plus qui de l'un ou de l'autre des personnages est réel. Puisque j'ai lâché toute logique et que mon mental n'est plus aux commandes, je peux rencontrer un chevalier en armure compagnon d'Arthur qui chasse le dragon, un guerrier courageux intrépide, un enfant marqué et surtout un couple âgé qui devient mon compagnon de route sur cet étrange chemin que nous parcourons ensemble, main dans la main. Car ce livre est un livre sur l'amour, sur le temps qui passe sur nos vies et dans le Monde autour de nous, l'auteur nous sollicite avec délicatesse à nous interroger sur ce qui reste quand on a tout oublié, c'est un livre sur l'effacement, effacement des idées des combats ... De la guerre aussi si on oublie ce qui nous a un jour conduit à la faire...