Jacques Luzi est né en 1966. Il est maître de conférences à l'université de Bretagne Sud. Il a coordonné plusieurs numéros de la revue Écologie & Politique, dont le n°61 (A contre-fil de la technologie : prudence et autonomie) qui paraîtra le 16 novembre 2020. Il est l'auteur de "Au rendez-vous des mortels. Le déni de la mort dans la culture occidentale, de Descartes au transhumanisme" publié en 2019 aux éditions La Lenteur (EAN 9791095432159).
"Des éléments de cet article ont été repris dans l'éditorial de la revue Écologie & Politique, n°61, 2020, consacré au thème A contre-fil de la technologie : mesure et autonomie. https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique.htm#"
Je laisse de côté la question de savoir si, (…) procédant par une opiniâtre négation de lui-même, [le progrès] (…) ne ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même avec sa terrible queue.
Charles Baudelaire[1]
La Covid-19 n’est pas issue de la génération spontanée. Elle n’est pas un fléau de Dieu. Ni l’instrument d’un complot. Ni, n’en déplaise à Luc Ferry, la confirmation que « la nature est notre ennemie »[2]. Non plus qu’un simple incident de parcours dans le fleuve faussement tranquille des sociétés industrielles. La Covid-19 est l’un des contre-effets normal et prévisible de leur expansion sans frein et l’avant-goût du chaos environnemental et humain auquel la dynamique de ces sociétés promet d’aboutir, si les populations ne se mobilisent pas pour s’extraire de leurs pratiques mortifères[3].
L’histoire des coronavirus n’a pas débuté au cours de l’hiver dernier. Leur provenance et leurs retombées sanitaires avaient déjà fait l’objet d’études et d’analyses, qui laissaient entrevoir l’émergence de pandémies meurtrières. David Quammen, par exemple, écrivait en 2012 :
Les pressions et les perturbations écologiques causées par l'homme mettent toujours plus d’agents pathogènes animaux en contact avec les populations humaines, tandis que la technologie et le comportement humains propagent ces agents pathogènes de plus en plus largement et rapidement. En d'autres termes, les épidémies liées aux nouvelles zoonoses, ainsi que la récurrence et la propagation des anciennes, ne sont pas simplement ce qui nous arrive, mais reflètent ce que nous faisons[4].
Bien que les modalités de sa transmission à l’humain n’aient pas été précisément identifiées, le SARS-CoV-2, comme le VIH (pandémie, depuis 1981) et les virus Nipah (Malaisie, 1998), Marburg (Congo, 2000), SRAS-CoV (pandémie, 2002-2004), Zika (de la Polynésie au Brésil, depuis 2007) ou Ébola (Afrique de l’Ouest, 2014-2015), etc., est le résultat d’une zoonose. Les zoonoses proviennent de l’anthropisation galopante des milieux sauvages qui, grâce aux avancées de la déforestation, accompagnent aussi bien l’expansion continue de l’agriculture industrielle et de l’industrie minière, que le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité[5]. C’est la raison pour laquelle leurs origines exotiques ne doivent pas faire oublier l’implication, dans leur émergence, des multinationales occidentales et de leurs intermédiaires néocoloniaux. Rappelons, à titre d’exemple, que certaines firmes européennes, soutenues politiquement et liées à l’agro-business et à l’approvisionnement des élevages industriels européens (BNP-Paribas, ADM, Bunge, Cargill, Louis Dreyfus), participent à la déforestation en Amazonie[6]. Grâce à leur appui, cette déforestation continue de s’amplifier (de 55% en 2020), alors que l’« Amazonie est [entre autres] un réservoir à virus »[7].
Si des chauve-souris sont les porteurs sains du SARS-CoV-2, reste la question de l’animal hôte ayant servi d’intermédiaire jusqu’à son transfert à l’humain. L’une des hypothèses avancées concerne l’élevage porcin industriel, particulièrement développé à Wuhan. L’envergure prise par les élevages intensifs, en confinant un nombre important d’animaux génétiquement uniformes dans des espaces clos, en fait de véritables « bouillons de culture » : en témoigne, outre les épidémies de grippes aviaires, celle de la peste porcine qui, depuis 2018, aurait anéanti un quart du cheptel mondial[8]. Les élevages industriels sont aussi le foyer idéal offert aux virus d’origine animale pour leur mutation en agents pathogènes affectant les humains, comme dans le cas du Nipah et du SRAS-CoV[9].
Les zoonoses ne sont cependant pas l’unique provenance des pandémies qui pointent à l’horizon. Celles-ci pourraient découler d’une bio-erreur au sein des laboratoires P4 : chinois, français, étasuniens ou autres, tous travaillent indifféremment à la préparation de vaccins et d’armes bactériologiques innovantes, conformément à la course technologique préventive à laquelle se livrent les États industrialisés. Ainsi, en 2009, l’infectiologue Bruno Lina déclarait étudier, dans le P4 lyonnais, la « capacité [de H1N1] à se recombiner sous des formes plus virulentes ». Depuis, Bruno Lina est devenu membre du Comité scientifique servant de paravent au gouvernement Macron, lequel, en janvier 2018, entérinait la coopération franco-chinoise au sein du P4 de Wuhan. Alors même que le microbiologiste Patrick Berche signalait, en 2014, que « des dizaines d’incidents et d’accidents » ont eu lieu dans ce type de laboratoires[10].
Avec le réchauffement climatique, d’autres pandémies pourraient voir le jour, au fur et à mesure que la fonte des glaces galvanisera les activités de forage dans le pergélisol et l’exploitation industrielle de ses ressources minières. En 2015, des chercheurs français ont découvert en Sibérie un virus géant, datant de 30 000 ans (soit 30 mètres de profondeur). En 2016, toujours en Sibérie, des spores d’anthrax âgées de 70 ans se sont échappées du cadavre dégelé d’un renne, causant la mort d’un enfant. Ce qui n’empêche pas Poutine de promouvoir, sans précaution particulière et avec le probable renfort de capitaux et de technologies européens, l’exploitation industrielle de cette région (notamment de ses zones aurifères, gazières et pétrolifères)[11].
Les zoonoses existent au moins depuis le Néolithique. Les sources historiques indiquent que la transition du nomadisme à la sédentarité et de la chasse à l’élevage a provoqué, en même temps que le premières concentrations animales et humaines, « une véritable tempête épidémiologique » (choléra, variole, oreillons, rougeole, grippe, varicelle), ainsi que des mesures sanitaires évoquant le « Grand confinement » :
Les premières sources écrites montrent que les peuples de la Mésopotamie antique comprenaient le principe de la contagion. Chaque fois que c’était possible, ils prenaient des mesures afin de mettre en quarantaine les premiers cas identifiables en les confinant à leurs domiciles sans laisser entrer ni sortir personne. (…) Leurs pratiques d’isolement et de prévention préfigurent les mesures de quarantaine des lazarets des ports de la Renaissance[12].
Aujourd’hui, la propagation planétaire des virus est favorisée par les réseaux mondialisés des mouvements massifs de personnes (riches) et de marchandises, transformant les épidémies locales en pandémies dramatiques, y compris pour des virus à faible létalité (comme l’est le SARS-CoV-2). La libéralisation du commerce mondial et ses contreparties financières sont les compléments indispensables à la décomposition internationale de la production industrielle, à l’accélération du cycle de valorisation du capital et à l’externalisation de ses coûts (grâce au dumping social et environnemental). De sorte que, comme le signale Rob Wallace, il n’existe plus d’agents pathogènes indépendants du capital et leur diffusion, comme son accumulation, ne connait pas de limite :
Même les populations les plus éloignées géographiquement finissent par être touchées, fut-ce de manière distale. Les virus Ebola et Zika, le coronavirus, la fièvre jaune, diverses formes de grippe aviaire et la peste porcine africaine chez les porcs comptent parmi les nombreux agents pathogènes qui quittent les arrière-pays les plus reculés pour se diriger vers les boucles périurbaines, les capitales régionales et, finalement, vers le réseau mondial de transport. On passe de chauves-souris frugivores du Congo à la mort de bronzeurs de Miami en quelques semaines[13].
La médecine moderne, qui a permis l’élaboration de vaccins contre les virus « néolithiques », semble devenir toujours plus impuissante à contrebalancer la hausse de la fréquence et de l’ampleur des nouvelles épidémies virales. Et la situation promet de ne pas s’améliorer, les chercheurs du programme étasunien Predict, abandonné par l’administration Trump, ayant « identifié plus de neuf cent nouveaux virus liés à l’extension de l’empreinte humaine sur la planète, parmi lesquels des souches jusqu’alors inconnues de coronavirus comparables à celui du SRAS[14]. »
Cet accroissement est inhérent à la mondialisation du capital et à la civilisation urbaine et artificielle qu’elle ne cesse de développer. Cette civilisation est dépendante de l’agriculture industrielle et des systèmes technologiques (de production, de communication et de transport) dont l’industrie minière est le fondement incontournable. L’industrie minière, de surcroît, est l’assise matérielle de la pseudo-transition énergétique et numérique promise par le capitalisme « immatériel », qui en espère sa sempiternelle prolongation.
La pandémie de la Covid-19 est l’une des conséquences les plus spectaculaires de cette civilisation. Car, contrairement aux catastrophes nucléaires (Tchernobyl, Fukushima) ou aux premières retombées du réchauffement climatique, cette crise a également frappé de plein fouet les États occidentaux dominants. Elle en a montré le caractère profondément inégalitaire. Et souligné l’impéritie des technocraties qui les gouvernent : tous les États étaient informés et leur impréparation relève autant de la négligence que de la faute politique et humaine. En France, conformément aux recommandations faites par l’OMS à partir de 2000, l’État s’était d’abord engagé dans la stratégie de la préparation, visant à anticiper l’irruption, imprévisible mais certaine, de nouveaux virus, ainsi que leurs conséquences sanitaires, sociales et économiques, par la constitution de stocks de médicaments et de matériels. Mais, à partir de 2012, « année après année, la démobilisation et les coupes budgétaires vont réduire à presque rien ces dispositifs de préparation, dans une indifférence politique totale[15]. » Et sans que les savants calculs technocratiques tiennent compte du fait que les mesures prises dans l’urgence seraient infiniment plus coûteuses que les mesures de précaution.
Au-delà de ces errements technocratiques, cette impréparation reflète les politiques néolibérales menées depuis un demi-siècle, avec comme objectif principal l’endettement des États et, à sa suite, la réduction drastique de leurs dépenses sociales, le démantèlement de leurs services publics et leur incorporation au monde de la marchandise[16]. Ce qui ne doit pas conduire à omettre que le capitalisme administré des Trente glorieuses, en instaurant la société de consommation et en suscitant la dépolitisation des populations, a promu une collaboration de classes s’effectuant sur le dos de la nature. Et que le néolibéralisme, bien que socialement réactionnaire, est la politique la mieux adaptée pour résoudre le problème récurrent du capitalisme, à savoir la recherche illimitée de débouchés aux capitaux excédentaires[17].
L’une des facultés les plus remarquables du capitalisme industriel est de se nourrir des nuisances qu’il engendre et d’instrumentaliser ses crises pour en sortir renforcé. Il faut donc s’attendre à ce que la crise de la Covid-19 serve de « stratégie du choc », accentuant les causes profondes qui l’ont provoquée. L’endettement gigantesque de l’État, afin de sauvegarder la finance et des secteurs de l’industrie parmi les plus polluants, promet une nouvelle vague d’austérité. Le Medef veut normaliser le télétravail et remettre en cause les congés payés, les jours fériés et les 35 heures[18]. Les lobbys de l’agro-industrie, de l’automobile, de l’aéronautique, de l’électroménager, du transport maritime, etc., exigent l’assouplissement des règles environnementales (alors que la crise de la Covid-19 démontre leur insuffisance)[19].
Accepter les contraintes propres au redémarrage de l’expansion du capitalisme industriel équivaut à en accepter les conséquences, en particulier l’apparition récurrente de nouvelles pandémies et, au mieux, la normalisation, d’état d’urgence en état d’urgence, d’une existence confinée, sans contact et soumise en continue à la surveillance électronique et à celle des drones[20]. Là encore, les lobbys, au service des nouvelles technologies, ne manquent pas pour soutenir la venue « d'un avenir où, pour les privilégiés, presque tout est livré à domicile, soit virtuellement via la technologie de streaming et de cloud, soit physiquement via un véhicule ou un drone sans conducteur » :
Un avenir qui prétend fonctionner grâce à une « intelligence artificielle », mais qui est en fait entretenu par des dizaines de millions de travailleurs anonymes cachés dans des entrepôts, des centres de données, des ateliers de misère électronique, des mines de lithium, des fermes industrielles, des usines de transformation de la viande et des prisons, où ils sont laissés sans protection contre les maladies et l'hyper-exploitation. Un avenir dans lequel chacun de nos gestes, chacun de nos mots, chacune de nos relations est traçable et peut être exploité grâce à des collaborations sans précédent entre le gouvernement et les géants de la technologie[21].
Le décalage inévitable entre l’apparition d’un virus inédit et l’éventuelle mise au point d’un vaccin (il n’en existe pas pour le sida et toujours pas pour la Covid-19), invite à rénover l’État social et les services publics. Et à promouvoir, en particulier, un système de santé publique résilient capable de prendre en charge et de soigner, si ce n’est de guérir, les populations infectées. Ce qui suppose, dès à présent, de revenir sur les fondements du néolibéralisme : la privatisation de la monnaie, les cadeaux fiscaux envers les grandes firmes et les classes aisées, de même que la tolérance envers les paradis fiscaux.
Au-delà du néolibéralisme et du capitalisme, c’est l’industrialisme lui-même, lourd de catastrophes à venir, qui doit être remis en cause, si l’on veut traiter les causes en même temps que les conséquences. Le lien établi, entre la récurrence des pandémies et la déforestation, l’élevage intensif, l’industrie minière et les flux logistiques mondialisés, doit être intégré dans la relation plus générale qui noue irrémédiablement l’industrialisme et l’ensemble de ses contre-effets sanitaires :
Multiplication des cancers dus aux pesticides et aux substances toxiques, surpoids, diabète et hypertension tous trois liés à l’alimentation industrialisée (qui touche un tiers de l’humanité et se trouve être aussi la principale comorbidité des malades atteints du covid-19), morts prématurés de la pollution atmosphérique, résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques, et à une échelle autre qu’humaine, effondrement de la biodiversité, sixième extinction de masse, un milliard d’animaux tués dans les incendies australiens sans fin l’été dernier[22].
On pourrait égrener une suite de mesures particulières cherchant à éviter une nouvelle pandémie. Les plus pertinentes s’inscrivent dans un projet de « démondialisation » et de relocalisation des activités matérielles, notamment agricoles, incompatibles avec la poursuite de l’accumulation du capital, comme le serait tout ralentissement de l’extractivisme minier[23]. Tirer un fil et c’est la pelote entière qui vient. Toutes ces mesures convergent, en ce sens, vers l’alternative posée dès 1935 par Polanyi, entre « L’extension du principe démocratique de la politique à l’économie ou l’abolition pure et simple de la « sphère politique » démocratique » :
L’extension du principe démocratique à l’économie implique […] la disparition d’une sphère économique séparée : la sphère politique démocratique devient la société toute entière.
Après l’abolition de la sphère politique démocratique, seule demeure la vie économique ; le capitalisme tel qu’il est organisé dans les différentes branches de l’industrie devient l’ensemble de la société[24].
L’écologie est une lutte, inséparable des conflits portant sur les rapports sociaux et dont l’enjeu est clairement la survie de l’humanité. Cette lutte oppose les monstres qui aspirent à la croissance infinie et l’ensemble des terrestres ambitionnant de façonner par eux-mêmes, dans la solidarité et la coopération, leurs propres conditions d’existence (l’auto-détermination de leurs besoins et l’auto-organisation de leur travail)[25]. La pandémie de la Covid-19, comme ses prolongements, sont un moment charnière dans cette lutte, qui décidera probablement du destin de l’humanité.
[1] Écrits sur l’art, LGF, Paris, 1999, p. 260.
[2] Cité par André Comte-Sponville, « Coronavirus: gare aux mirages du " monde d’après " ! », 6 juin 2020, challenges.fr.
[3] Covid-19 désigne la maladie provoquée par le virus SARS-CoV-2.
[4] Davis Quammen, « Where will the next pandemic come from ? And how can we stop it ? », Popular Science, 15 octobre 2012 (notre traduction). Voir également Sonia Shah, Pandemic: Tracking Contagions, From Cholera to Ebola and Beyond, Sarah Crichton Books, New York, 2016. En France, voir Serge Morand, La prochaine peste, Fayard, Paris, 2016.
[5] Sur le rôle de l’industrie minière dans la déforestation, voir L’industrie minière : impact sur la société et l’environnement, Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales, Montevideo, 2004, wrm.org.uy/fr/.
[6] Mathilde Dorcadie, « Comment des entreprises européennes sont liées à la déforestation illégale de l’Amazonie », 26 avril 2019, bastamag.net.
[7] AFP, « « L’Amazonie est un réservoir à virus », dit un chercheur brésilien », 14 mai 2020, libération.fr.
[8] « L’élevage industriel sous l’emprise des pandémies en série », GRAIN, 11 mars 2020, grain.org.
[9] « De nouvelles recherches suggèrent que l’élevage industriel, et non les marchés de produits frais, pourrait être à l’origine du Covid-19 », GRAIN, 1er avril 2020, grain.org
[10] Pièces & Main d’œuvre, « Le virus à venir et le retour de l’anormal », 26 avril 2020, piecesetmaindoeuvre.com
[11] « CO2 et virus oubliés : le permafrost est « une boîte de Pandore » », 15 décembre 2018, franceculture.fr ; et « Pergélisol : des virus infectieux pourraient être réactivés », 21 février 2020, rfi.fr. Et : « Russie : Total étend son partenariat avec Novatek au travers du projet Arctic LNG 2 », 24 mai 2018, total.com.
[12] James C. Scott, Homo domesticus. Une histoire profonde des premiers États, La Découverte, Paris, 2017, p. 110 et suivantes.
[13] « Agrobusiness & épidémie : d’où vient le coronavirus ? », acta.zone, 13 mars 2020. Voir aussi Rob Wallace & al., « Covid-19 and Circuits of Capital », monthlyreview.org, 1er mai 2020.
[14] Sonia Shah, « Contre les pandémies, l’écologie », Le Monde diplomatique, mars 2020.
[15] François Bonnet, « Gérer le Covid-19 : pourquoi l’État et l’exécutif ont tout oublié », 3 avril 2020, mediapart.fr.
[16] Guy Sorman décrivait explicitement cette stratégie dès 1984 : « Le déficit engendré par la baisse des impôts apparaît comme un formidable moyen de pression pour contraindre l’État à rétrécir. Il n’y a en vérité aucun autre moyen que cette pression », La solution libérale, Fayard, Paris, p. 130.
[17] Voir, par exemple, Jacques Luzi, « Crise de la dette et/ou crise du capitalisme ? », Pouvoir et crises du capital, Éditions Le Bord de l'eau, Lormont, 2012, p. 168-188.
[18] Antony Berthelier, « Coronavirus : le Medef veut faire travailler les français davantage », 11 avril 2020, huffingtonpost.fr.
[19] Élise Lambert et Clément Parrot, « Derrière les discours écolos, comment les lobbys tirent profit de la crise du Covid-19 pour relancer leur industrie », 21 mai 2020, francetvinfo.fr.
[20] Paul Cassia, « Demain les drones », 20 mai 2020, mediapart.fr.
[21] Naomie Klein, « How big tech plans to profit from the pandemic », The Guardian, 13 mai 2020, theguardian.com (notre traduction). Et « Ne laissons pas s’installer un monde sans contact. Appel au boycott de l’application Stop Covid-19 », Collectif, 17 avril 2020, terrestres.org.
[22] « 17 juin – Agir contre la réintoxication du monde », 19 mai 2020, mediapart.fr.
[23] « Le monde d’après : « Il est temps de ne pas reprendre comme avant », Appel collectif, 7 mai 2020, lemonde.fr.
[24] Karl Polanyi, Essais de Karl Polanyi, Seuil, Paris, 2008 (2002), p. 393. « Démocratie » doit s’entendre ici comme la capacité des populations à infléchir les décisions étatiques, dans le sens d’une extension de leur autonomie culturelle, politique et matérielle.