Coronachronique N° 17
Vingt-quatrième jour de confinement.
78 167 personnes déclarées atteintes du coronavirus.
3 778 de plus qu’hier.
7091 personnes décédées (hors EHPAD).
597 de plus qu’hier.
Le taux de létalité atteint les 9%.
La courbe des cas recensés de coronavirus s’infléchit doucement depuis le 1er avril.
Histoires courtes.
Le cauchemar d’une confinée par Antoinette RABAZZANI
Dehors le nombre des décès n’avait jamais été aussi important. Et pourtant…
Et pourtant, ironie du sort, le jardin était si doux et agréable. Au point de s’y laisser prendre.
Antoinette était là, sans plus oser sortir, au milieu de ce jardin.
Il ne cessait de fleurir, de s’épanouir et d’exhaler.
Fleur d’oranger, jasmin, sauge, thym, romarin…
Et pourtant, parmi ces fleurs, prospérait une plante sans nom.
Il ne s’agissait ni de narcisse ou de bégonia, pas même de la jonquille…
Non, c’était quelque chose d’inconnu au pistil rouge sang et aux étamines duveteuses.
Quelque chose d’étrange et même troublant.
Une plante qui se mit à attirer Antoinette, irrésistiblement.
Au point de s’en rapprocher quotidiennement comme aimantée.
Elle se mettait chaque jour à en inspirer le parfum.
Et pourtant, un matin…
Antoinette ne se leva pas et n’alla pas jusqu’au jardin.
Elle était là, couchée dans son lit, dormant enfiévrée
Et poussant des gémissements, horrifiée par la fleur
Qui occupait son délire.
Et pourtant, au plus profond de son sommeil,
Antoinette entendit une voix inquiète qui l’appelait :
Antoinette, Antoinette ! Mais réponds-moi !
Antoinette se réveilla brutalement et le vit devant elle.
Lui, si inquiet de nature à son égard,
Etait devant elle, un sourire en coin.
A ce moment précis, elle se sentit épargnée.