Coronachronique N° 16 7/4/2020
Vingt-troisième jour de confinement.
74 389 personnes déclarées atteintes du coronavirus.
3 911 de plus qu’hier.
6 494 personnes décédées.
605 de plus qu’hier.
Le taux de létalité atteint les 8.73%.
La courbe des cas recensés de coronavirus s’infléchit doucement depuis le 1er avril.
Eole TOUTAIN 26 ans
Doit-on s'ennuyer pendant le confinement ? Depuis maintenant plusieurs semaines, la question divise chez moi. Depuis le début du confinement je commets une faute inqualifiable : je ne m'ennuie pas.
Pourtant, mon métier ne me permet pas d'effectuer du télétravail, contrairement à ma conjointe qui effectue sa besogne derrière son clavier d'ordinateur de 9h à 16h. Malgré ses devoirs, elle s'ennuie. Tandis que moi, qui ne travaille plus, j'ai l'impertinence de trouver des occupations et cette impudeur l'agace. Il est vrai que mes occupations ne sont pas vraiment variées. Ce qui aurait pu être, si j'étais parisien, métro-boulot-dodo s'est transformé en ordinateur-lecture-guitare ponctué de quelques flâneries sur le balcon, le regard hagard, fixant le vide en ne faisant littéralement rien.
Ce temps de privation de liberté n'est pas une perte de temps. C'est au contraire l'occasion de le retrouver pour réaliser ce qu'on estimait ne pas pouvoir faire au temps d'avant. Il y a de bonnes surprises. Ce livre que j'ai emprunté par exemple, « Les maternelles » de Léon Frapié que je n'aurais sans doute pas lu ou terminé en temps normal s'est avéré une excellente découverte. C'est également l'occasion de réussir, plus ou moins, certains morceaux de guitare qui l'emportaient rapidement sur ma patience. Mais aujourd'hui j'ai le temps d'être patient.
Ce désennuie m'est facilité par une certaine tendance à la procrastination. Le confinement m'est ainsi taillé sur mesure même si j'éprouve une certaine nostalgie aux balades champêtres en montagne et que l'air iodé de la mer me manque déjà. Le sport également, mais j'ai trouvé la parade : il est facile de trouver sur internet quelques activités sportives à faire sans véritable matériel et les trente minutes de sport quotidien que je m'accorde m'aident à oublier mon match de foot hebdomadaire pré-confinement. Des contacts quotidiens avec mes collègues de travail tendent à me rappeler l'univers professionnel sans être envahissant pour autant.
Le confinement nous prive du monde extérieur mais paradoxalement, il n'a jamais été aussi facile de rester en contact avec ce dernier grâce aux réseaux sociaux et aux différentes applications qui permettent de garder le contact avec nos proches et nos collègues. « Sauver des vies, restez chez vous », jamais une consigne ne m'aura autant enthousiasmé !