Coronachronique N°2 22/3/2020

📅 22 mars 2020

Coronachronique N° 2 22/3/2020

Septième jour de confinement.

14 459 personnes déclarées atteintes du coronavirus.

1 847 de plus qu’hier.

562 personnes décédées.

112 de plus qu’hier.

La courbe n’a pas commencé à s’infléchir.

 

                Le mort grandit monstrueusement. Ses pieds sortent de la chambre. Bientôt, ils obstruent l’encadrement de la porte. On ne sait pas s’il est feu l’amant de la dame assassiné par le mari. Ou le lourd passé qui envahit l’espace confiné d’un couple usé par le temps. Elle, c’est Madeleine. Lui, c’est Amédée. Elle, est jouée par Alice Sapritch. Lui, par Jean Marie Serreau. La pièce s’intitule « Amédée ou comment s’en débarrasser ». Elle est d’Eugène Ionesco. Je l’ai vue à la télé. Sur la première chaine. Mais, il y en avait-il déjà d’autres à l’époque ? C’était au temps où l’on ne vendait pas encore "du temps de cerveau humain disponible". C’était un mardi 30 avril 1968 à 20h35. Et j’avais 13 ans.

                Cette pièce, je ne l’ai jamais oubliée. Pourquoi me la remémoré-je aujourd’hui ? Sont-ce les propos angoissés des internautes qui appréhendent, pendant ce confinement, de se retrouver face au cadavre de leur amour ? Est-ce l’horloge de ma grand-mère que je n’ai vue nulle part ailleurs que sur le mur de ce triste appartement, surplombant Madeleine et Amédée ? Serait-ce l’oppressante horloge de Brel, telle que

« La pendule d'argent

Qui ronronne au salon,

Qui dit oui, qui dit non,

Qui dit « Je vous attends ».

                Je vais vous dire, moi, ce qui me la remémore. C’est le télétravail ! D’un côté du décor, il y a la pièce à vivre, le buffet, les chaises et la table. De l’autre, il y a le standard téléphonique que Madeleine tient à domicile pour gagner maigrement sa vie. Comme elle, n’enfilez-vous pas votre chapeau, votre écharpe et le caraco pour traverser la pièce ? Et parvenu à votre ordinateur, ne vous dévêtez-vous pas des attributs que vous mites, un instant, pour figurer l’extérieur ?

                C’est ainsi que Jeanne me vit un matin, au rez-de-chaussée de la maison. En mémoire de Madeleine, affublé d’une casquette irlandaise, d’une polaire et d’un foulard, prêt à monter à l’étage où se trouve mon bureau. Là j’ai mon ordinateur et ma plateforme de travail, mes interlocuteurs et mes ouailles qui s’égarent dans l’argument de quelque dysfonctionnement pour refuser de rendre les devoirs :

 

Capture écran 1

 

 

capture décran 5

   capture écran 3      

Capture 7

 

Ai-je besoin de rappeler que Ionesco incarne le théâtre de l’absurde. Ô, génie visionnaire. L’absurde est son futur. Il est notre présent…

 

 

Résolution du problème de la Coronachronique N°1.

On demande de chercher le diamètre du jardin duquel Jeanne et le narrateur auraient fait le tour s’ils avaient marché sans interruption à une moyenne de 2 kilomètres heure.

La circonférence est donc de 2000 mètres.

Sachant que C = D x 3.14

Que donc 2000 = 3.14D

D = 2000/3.14

D = 637

On demande de chercher la surface (S) en ha de la propriété.

La surface se calcule par ∏ x R²

Il faut d’abord trouver R

On sait que D = R x 2

Donc R = D/2

Soit 637/2

R = 319

La surface est donc

S = 3.14 x 319²

S = 3.14 x 101761

S = 319530 m²

Soit S = 32 ha

 

Grand Dieu, quel jardin eut-il été !