Quelques jouvenceaux incompétents sont en train de casser les jouets que les électeurs ont bien voulu leur prêter : la République, les services publics, les retraites, que sais-je encore. Qui peut bien, aujourd’hui, leur faire la leçon, si tant est qu’ils aient envie de tendre l’oreille, que nos illustres ainés tels que Giono, George Orwell ou précisément Georges Sand dont nous chroniquons le roman intitulé Mauprat ?
Evidemment, on dira que ces auteurs sont d’un autre temps, que leurs propos ne sont plus d’actualité, que l’évolution des mœurs et des technologies les a rendus obsolètes et qu’il sont, par conséquent, bons à jeter dans les poubelles de l’histoire. Parce que ces gens là jettent le substrat de l’histoire qui nous structure comme ils ont jeté le substrat de la terre qu’il ont épuisé par une agriculture intensive, pour faire de l’Homme un être objectif. Un être sans passé et évidemment sans avenir au vu de la rapidité à laquelle ils épuisent la planète.
Mais nous nous interrogeons sur ce qu’il peut bien y avoir d’obsolescence dans des valeurs universelles telles que le respect de l’autre (qui n’est d’ailleurs rien d’autre que le respect de soi comme disait Rousseau), le sens de la collectivité, la démocratie, l’égalité voire même l’équité.
Mauprat est singulier par sa modernité. Ouvrage socialiste et féministe, il nous a surpris par la multiplicité des genres qu’il emprunte pour raconter une histoire (d’amour) dans l’Histoire (révolutionnaire). Entre autres genres, nous pourrions le classer dans les romans d’anticipation. Mais il y a un hic. C’est que Georges Sand n’a pas, en 1834, anticipé sur la formidable régression sociale dont nous sommes, malheureusement, aujourd’hui les témoins.