Me voilà ! Dès que j'ai pris connaissance de votre passage au-dessus de ma tête, j'ai d’abord fait un signe de la main gauche, puis de la main droite et enfin des deux mains, j'ai fait un signe à tous les objets volants qui ont survolé la région de la capitale autrichienne. Je n'ai pas pu vous localiser précisément, c’est de la technologie furtive après tout, mais j'ai senti que vous êtiez là quelque part. J'ai pensé aussi vous envoyer un signal de fumée façon « Dernier Mohican », vous l’auriez sûrement reconnu depuis le hublot, mais un tel scénario aurait paru suspect à mes compagnons en uniforme, ignorant qu’il ne s’agissait que du cadre d'un petit film romantique. Cela étant, pour des raisons pratiques, un feu de camp aurait été bienvenu pour nous réchauffer en ces froides journées d’hiver.

   Après toutes ces péripéties, je dois reconnaître humblement que nos chemins se sont rapprochés avec le temps, en suivant le rythme de nos discussions et l'épanouissement d’une connexion inexplicable.

   Je ne peux plus lutter. Quel que soit le jeu, il est impossible de vous battre, faire match nul, peut-être, seulement en théorie, ce qui veut dire que la défaite est garantie. En fait, j’ai signé la capitulation dès le début mais je ne l’ai pas annoncée officiellement car je voulais au moins un peu résister pour défendre « l’honneur masculin »... J’ai repris confiance confortablement installé dans l’étreinte parfumée d’une chaleureuse amitié. Et vous savez, Donna, que la foi en une telle amitié produit une forte énergie cinétique qui se transforme en une énergie potentielle au fil du temps, ce qui me motive pour surmonter les obstacles même les plus éprouvants.

   Ce sentiment ravive, régénère et guérit. C’est un sentiment extrêmement subjectif et qu’il soit le produit d’une illusion ou de la réalité n’a pas beaucoup d’importance.

   Votre ami.

PS : Bien sûr, je serai à vos côtés le 23 février ! Je ne sais pas de quoi il est question, vos propos sont bien sibyllins mais puisque vous avez rendez-vous avec votre bonne étoile, alors je ne suis pas inquiet ! Juste curieux...

  Composition Ivan Gjorgievsky