A la mémoire d’Yves Stcherbatchenko
O mon Yves, ma mémoire est labile
Mais mes doigts se rappellent avoir été sous les tiens
Les touches noires et les blanches qu’on effleurait ensemble
J’avais neuf ans et je m’asseyais sur mes cheveux
Toi le jazzman et ton verre de whisky-clopes, tu dérivais doucement
Du côté de Port-Vendres le piano est sous l’eau les alcools
Tu te noies soixante-deux ans c’est pas vieux pour mourir
Tu disais si on te demande ne dis pas que c’est moi
Toi qui fus mon maître durant sept années d’ivresse
Tu m’as appris beaucoup plus que le piano
Le rire, l’affection
Laisse-moi te bercer dans ton cercueil à queue.
Catherine Andrieu "Mémoire" Dessin numérique sur photographie