Mazzera
Ô notre vénérable
Que le temps a menée
Sous des vents favorables
Jusque-là couronnée
Des lauriers du grand âge.
Peinant sous la voussure
Du dos tel un passage
En arc où ses blessures
Accumulées triomphent
Se comptent les passants
Passant ce lieu qui gonflent
Tout en la traversant
Sa gloire et sa sagesse.
N’était son vieux visage
Tout marqué de talures
Et son pas et l’allure
Que son cœur n’envisage
Plus. N’étaient ses cheveux
Gris et blancs dans la nasse
Ses dents comme l’émail
Ebréché d’une tasse.
Las ! De ses fous aveux
Maintes fois assénés
Les morts déjà l’ont prise
Jetant cette méprise
Du marbre de leurs tombes.
Mazzera possédée
Par leurs sorts tu succombes.
Ta raison nous échappe
Mais raison avons-nous
Lorsque ton noir courroux
De ta bouche nous happe ?
Où es-tu vénérable
Vieille harpie de cent ans
Désormais concédant
Plus d’esprit à l’érable
Qu’à nos cœurs de vivants ?
Alando 17/9/2023
Photo L'Altérité