La femme brûlée
Un soleil sec, aveuglant.
Un maquis entêtant et le rocher.
Une auto qui s’arrête brutalement.
Un homme crie et sa voix projette à l’extérieur
Une femme en pleurs.
Il redémarre et l’abandonne
Dans un nuage de poussière,
Sous un soleil brûlant.
Comme les traces de la mémoire qui brûlent et éclairent l’intérieur
Pour l’amour d’eux, j’entretiens.
J’entretiens l’âtre. Feu mon père, ma mère
Je surveille la braise pour que le chagrin ne l’éteigne.
Que tous restent vivants
Umi
Sa maison pleine.
Elle m'appelle et elle pleure.
Elle respire et elle souffre.
J'ai peur de l'avoir abandonnée.
Je n'ai pas eu le temps.
Le temps de lui parler, de nous préparer,
De nous séparer.
L'absence est forte.
Elle et son amour.
Je ne peux plus la rejoindre. Le fil est coupé.
Je ne peux plus l'apaiser.
Comment vais-je pouvoir vider sa maison,
Pleine d'elle et de...lui et puis elle sans lui ?
Ma mère va mourir encore une fois.
Ce matin, j'ai vu Minna dans le ciel
Criblée de rayures.
Comme je l'ai vue au Lazaret,
Enfant, face à l'étendue bleue.
Pour la rejoindre, je plonge dans ma nuit.
Je m'enfonce dans les draps, je me perds.
Et là, elle apparait, sans vie.
Antoinette Rabazzani