Revue littéraire en ligne

Publication de texte, poésie et roman numérique   

L’Altérité est une revue littéraire en ligne constituée sous la forme associative. Elle se veut à la fois revue littéraire numérique et maison d’édition en ligne

L’Altérité se destine :

  • A créer un site d’échange d’idées, une sorte de club de réflexion à travers la publication de textes portant sur des thématiques propres à mieux comprendre notre monde ; et de former ainsi un espace sans frontières entre la littérature, la philosophie, l’économie et toute autre discipline puisant son authenticité dans l’histoire de l’homme, à laquelle des modèles quantitatifs et rationnels souhaiteraient substituer un homme sans histoire. L’accès à cet espace de publication de chroniques est gratuit pour tous les internautes désirant nous rejoindre.
  • A mettre à disposition une maison d’édition en ligne très impatiente de connaître et de faire partager une production littéraire variée : manuscrits oubliés dans un tiroir, écrivains encore anonymes, talents cachés, mémoire évoquée, essais, romans épistolaires, chroniques littéraires

L'actualité de la semaine

La revue L'Altérité publie à partir du 4 novembre 2024, en quatre vingts épisodes à raison de deux épisodes par semaine, un récit épistolaire entre Donna Alovesti et un détenu serbe emprisonné à Monaco puis en Autriche. Cette correspondance a duré plus de trois ans.
Commencée sous les auspices d'une association d'aide aux détenus au sein de laquelle l'auteure a officié bénévolement en tant que professeur de français, elle s'est poursuivie après l'extradition, évoluant vers une relation sans grand rapport avec l'objet pédagogique initial.
Il s'agit donc d'un recueil de lettres personnelles émaillé de témoignages sur les conditions de détention vécues par l'intéressé.
On y trouvera des témoignages pleins d'humour sur la détention émanant d'un personnage qui sort vraiment de l'ordinaire (libéré depuis peu).

 

Paru
 Pourquoi je ne sais rien. Ou une tautologie de la croissance selon Anselm Jappe. Une chronique de Hervé Rostagnat.

"Couché dans l'eau verte, sous le cul du cumulus dont il voit les tuyaux, les soupapes et tout le toutim que de toute façon il ne peut expliquer, il a la position de l'astronaute dans une navette spatiale. Il pense qu'il n'aurait pas su fabriquer les briquettes thermiques qui en recouvrent le ventre, qu'il n'aurait pas su en calculer la disposition, même pas d'ailleurs les concevoir ni concevoir qu'elles dussent exister. Mais si ce n'était que cela. Il pense à une centrale nucléaire et se demande comment on peut fendre l'infiniment petit lui qui ne reconnaît que ce qu’il voit. Mais si ce n'était que cela. Il pense à la télévision et se demande comment une image peut apparaître d'un chatoyant bocage de fils, de transistors et de circuits imprimés, de toute cette tripaille dont il ne peut comprendre le tout puisque l'infime partie du tout lui est, de toute manière, totalement étrangère, tandis qu’il ose à peine se déshabiller devant le poste de peur que la speakerine ne le regarde. Mais si ce n'était que cela. Il pense à l'automobile et se demande comment en est-on venu, un jour, à la mouvoir avec des chevaux plus évanescents que des chevaux sauvages. Mais si ce n'était que cela. Il pense à une ampoule électrique et se demande comment le feu peut s'y produire ; comment le courant peut y courir ; et par quelle magie l'eau peut nourrir un tel prodige. Mais si ce n'était que cela. Il pense à son électrophone et se demande comment une musique peut sortir du contact d'une aiguille et d'une plaque de cire noire, lui qui ne sait même pas fabriquer une aiguille à coudre que la finesse épouvante et plus encore la petitesse du chas. Mais si ce n'était que cela. Il pense au métal dont elle est faite et se dit qu'il ne sait ni l'extraire ni l'allier. Et si ce n'était que cela. Il pense qu'il ne sait pas faire le feu autrement qu'en grattant une allumette et que de toute façon, il ne sait pas faire une allumette. Il se demande s'il aurait pensé à la roue. Il se demande s'il se serait demandé. Il se demande à quoi lui auront servi deux millions d’années d'humanité. Et il se sent comme un chat de gouttière, la nuit. Laissant autour d'une poubelle entrouverte les reliefs de sa consommation".

Extrait de "Janus" Hervé Rostagnat. Roman. L'Altérité.


Collection "La couleur du son"
 La couleur du son est une collection de la revue L’Altérité qui comprend des recueils de textes poétiques illustrés par des œuvres picturales ou des photographies réalisées par leurs auteur(e)s. Ils sont accessibles en format numérique en cliquant sur le lien qui accompagne leur publication.
Philippe Minot : L'oeil à Plume et L'oeil Ebouriffé.
Chronique littéraire
16 octobre 2024 JAPPE Anselm : Béton, arme de construction massive du capitalisme ou "Ma maison à moi". Chronique de Hervé Rostagnat
      Je suis sur le sofa et je lis. Derrière la fenêtre, j’entends le vent qui vient du fond de la vallée. Il pousse, il gronde mais il n’est pas encore là. J’interromps ma lecture et j’écoute son souffle croissant courir le long de la rivière, traverser les…
Chronique littéraire
08 octobre 2024 Le film « Yûkoku » (1966) de Yukio Mishima, prolongement du roman « Le marin rejeté par la mer (1963) ».
      Un lieutenant japonais et son épouse décident de se suicider par seppuku (éventration) après l’échec d’un coup d’Etat organisé par les nationalistes de l’armée impériale japonaise le 26 février 1936. Ce film est un choc morbido-esthétique surtout lorsqu’on sait que le diptyque que constituent la nouvelle « Patriotisme » et…
Chronique littéraire
04 septembre 2024 "Le jardin est visage" suivi de "Dans l'invisible du chemin" d'Eric Chassefière
La revue L’Altérité présente un recueil intitulé « Le jardin est visage » suivi de « Dans l’invisible du chemin » d’Éric Chassefière publié aux éditions Encres Vives. Éric Chassefière est né en 1956 à Montpellier. Il est astrophysicien et poète. Dans son œuvre, il exprime notamment son amour de la nature dont le…
Poésie
25 août 2024 L'eau de la cruche Hervé Rostagnat
   Ici l’eau de la cruche Est chaude et amère Et le loup n’est que merluche, Né de la mer louche Qu’on apprivoise Pauvre saumure qu’au large Les bateaux croisent Profonds comme des cambrures Au bas de leurs reins Que mouche la vague. Du chalut qui divague Le soleil forge…
Chronique littéraire
18 août 2024 Chronique de "Tïzïta" de Peire Joi chez "Encres Vives"
      L’Ethiopie inspire-t-elle la poésie ? Pas celle de Rimbaud qui n’écrivait déjà plus lorsqu’il s’est installé en Abyssinie. Mais incontestablement celle de Peire Joi qui y a vécu trois ans et relate, dans un petit recueil intitulé « Tïzïta[1] », à l’instar du poète de « Une saison en enfer » qu’il…
Poésie
03 août 2024 Poèmes au km Hervé Rostagnat
Jardin   Jardin, din, din, Dingue, dingue. Couper, tailler, Elaguer, petit boué, Arracher, débiter, Attacher. Vite, vite, Le printemps, Le jardin est hirsute, Il déborde ; coupe, coupe, Cours, cours Derrière les fourmis Qui mangent le mur Pour faire le nid. Volent, volent Les flocons de coquilles Et le sable…